RénoAssistance et l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) ont dévoilé les résultats de la quatrième édition de l’Enquête sur les intentions de rénovation au Québec. Menée en fin d’année 2024 auprès de plus de 1 500 propriétaires, cette étude annuelle analyse les tendances en matière de travaux résidentiels et l’impact de la conjoncture économique sur les projets de rénovation.
Les intentions de rénovation au plus haut
Les intentions de rénovation restent élevées, avec 65 % des propriétaires jugeant probable d’entreprendre des travaux dans les trois prochaines années. Ce niveau est comparable à celui de l’année précédente. Toutefois, c’est la confiance en la réalisation des projets qui enregistre une nette progression : 68 % des répondants se disent confiants quant à l’aboutissement de leurs travaux, une hausse de 18 points.
Un impact positif des baisses de taux
Les récentes baisses de taux d’intérêt semblent avoir renforcé cet optimisme. Près de 63 % des propriétaires ayant un projet de rénovation sont plus enclins à passer à l’action grâce à ces ajustements monétaires.
Par ailleurs, 66 % des sondés estiment que la conjoncture économique n’affectera pas leur échéancier de rénovation, une augmentation marquante de 27 points. De même, 68 % considèrent que leur budget rénovation ne sera pas impacté par le contexte économique, soit une hausse de 20 points.
Acheter ou rénover?
Une majorité de 68 % des propriétaires préfèrent rénover plutôt qu’acheter une nouvelle habitation. Toutefois, la baisse des taux semble rendre l’achat plus attrayant pour certains, avec 32 % des répondants envisageant cette option, en hausse par rapport à l’année dernière (24 %). Cette tendance est particulièrement marquée à Montréal, où 37 % des propriétaires sondés préféreraient acheter une nouvelle propriété.
Le « clés en main » toujours en vogue
Parmi ceux qui prévoient d’acheter, 73 % préfèrent une propriété sans rénovations majeures. Seuls 26 % sont ouverts à rénover, et seulement 7 % y sont très favorables. Près de la moitié des acheteurs potentiels (48 %) préfèrent payer plus cher pour un bien clés en main plutôt que de réaliser des travaux (26 %).
Des budgets de rénovation stables
Les dépenses moyennes prévues pour des rénovations s’élèvent à 30 000 $, réparties en 22 000 $ pour les rénovations intérieures, 18 000 $ pour l’extérieur et 59 000 $ pour un agrandissement ou une conversion. Le financement repose principalement sur l’épargne personnelle (75 %), suivi de la marge de crédit (19 %) et du refinancement hypothécaire (10 %).
Des entrepreneurs licenciés plébiscités
La majorité (56 %) des propriétaires font appel à des entrepreneurs licenciés, une tendance plus marquée à Montréal (62 % contre 44 % en région). La qualité du travail reste la principale motivation (81 %). Le bouche-à-oreille est la principale méthode de recherche d’entrepreneurs (57 %), suivi de Google (24 %) et du site de RénoAssistance (19 %).
Les rénovations intérieures dominent
Les travaux intérieurs sont les plus prisés (75 %), suivis des rénovations extérieures (46 %) et des agrandissements (9 %). Les cuisines, salles de bain et planchers figurent en tête des priorités intérieures, tandis que terrasses et balcons prédominent à l’extérieur.
Les rénos vertes : un potentiel freiné par le coût
Malgré un intérêt marqué (76 % des répondants veulent intégrer au moins une pratique durable), seuls 9 % sont prêts à payer 10 % de plus pour des matériaux écoresponsables. Le coût perçu des rénovations écoénergétiques est la principale barrière (33 %), suivi du manque de moyens (29 %) et de la complexité perçue (24 %).
Isabelle Demers, vice-présidente au développement stratégique de l’APCHQ, rappelle que ces investissements permettent des économies d’énergie à long terme : « Il existe un potentiel réalisable de 11 à 15 TWh d’économies d’énergie à aller chercher dans nos maisons. Une meilleure isolation permettrait aux propriétaires de réduire leurs factures. »
Une connaissance accrue des programmes d’aide
Près de 64 % des propriétaires connaissent au moins un programme d’aide à la rénovation écoénergétique, notamment Rénoclimat (43 %) et Novoclimat (32 %). La notoriété du programme LogisVert d’Hydro-Québec a presque triplé en un an, passant de 10 % à 27 %.