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Un 1er juillet comme les autres

Philippe Marsan
Écrit par Philippe Marsan

À l’approche du 1er juillet, force est de constater que les besoins en habitation sont encore criants. Cette fois, le Québec est même confronté à une tempête parfaite, car l’abordabilité et la disponibilité sont mises à mal à la fois par le manque de terrains, les problèmes d’approvisionnement de matériaux et évidemment la pénurie de main-d’œuvre. Il faut prendre acte de ces indicateurs qui sont au rouge et commencer à se sortir de cette pénible dynamique. L’élection provinciale de l’automne prochain offre l’occasion, aux formations politiques, de montrer ce qu’elles ont à proposer à court, moyen et long termes pour rétablir la situation. Manifestement, les programmes électoraux en habitation seront sous haute surveillance. L’habitation devra de toute évidence être au cœur de la prochaine campagne électorale.

Les taux d’inoccupation faméliques dans plusieurs municipalités du Québec reflètent une crise du logement sur l’ensemble du territoire. Le prix médian d’une propriété unifamiliale a bondi de 24 % sur l’ensemble du territoire québécois en 2021 et de fortes hausses sont anticipées pour l’ensemble de 2022. Alors que le prix des propriétés augmente plus rapidement que la capacité d’épargner pour une mise de fonds, l’accès à une première propriété n’a jamais été aussi difficile. Des logements autrefois libérés sur le marché locatif sont aujourd’hui encore occupés par des ménages qui ne sont pas en mesure d’accéder à la propriété. De plus, le nombre de ménages ayant des besoins en logements sociaux ne cesse d’augmenter. 

Pour résoudre cette crise, il n’y a pas une tonne de solutions : il faut encourager l’offre de logements et construire de nouvelles unités d’habitation. L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) évalue qu’il faudrait ajouter quelque 100 000 logements (propriétaires-occupants, locatifs et sociaux) sur le marché pour combler le déficit actuel, soit environ 55 000 mises en chantier par année pour la prochaine décennie afin de rétablir un certain équilibre.

Mais attention, il ne suffit pas de construire. La construction de nouvelles habitations ne saurait être réalisée au détriment de l’environnement. Le défi des changements climatiques est également celui de l’industrie de l’habitation. Il faut donc incontestablement miser sur la densification pour contrer l’étalement urbain, mais aussi pour accroître l’abordabilité.

Finalement, on ne pourra malheureusement réaliser ces ambitieux objectifs sans une main-d’œuvre abondante, mais surtout compétente et avec l’appui d’une chaîne d’approvisionnement conséquente qui répond aux intérêts de l’industrie québécoise. Il faut attirer beaucoup plus de travailleurs et travailleuses dans notre industrie, et pour y arriver, il importe d’en faire une promotion active et de recruter à l’international.

Devant cette problématique, l’industrie de l’habitation est plus que jamais prête à trouver des solutions, en collaboration avec tous les acteurs privés, sociaux et publics.  

Pour un 1er juillet 2023 différent

Pour manifester leur engagement prioritaire envers l’habitation, les formations politiques devraient s’engager à amorcer, dans les 100 premiers jours suivant l’élection, l’élaboration d’une politique d’habitation définissant des objectifs clairs et proposant des moyens en fonction des différents enjeux soulevés plus haut.   

C’est à partir de ce plan de match et par sa mise en œuvre que le prochain gouvernement pourra enfin renverser la tendance et répondre adéquatement aux besoins et aux attentes des ménages québécois en matière d’habitation. Souhaitons-nous un premier juillet bien différent en 2023.

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