Construction durable Innovation

Écolos, mais pas toujours conformes… Le point sur les produits écologiques alternatifs en construction

Nous remarquons une offre de matériaux de construction écologiques de plus en plus abondante au Québec : isolant biosourcé, béton de chanvre, produits de scellement, membranes, etc.

Bien que nous saluons l’initiative de ces entrepreneurs et leur désir d’améliorer les pratiques en matière de construction, nous nous retrouvons dans l’obligation de faire le point sur les matériaux alternatifs qui sont proposés.

Il y a vraisemblablement un engouement important pour le développement durable et nous voyons aussi cette mouvance prendre de l’ampleur du côté des entrepreneurs en construction. Après tout, rappelons que le bilan environnemental de l’industrie de la construction n’est pas des plus roses…

Malheureusement, plusieurs des produits de remplacement aux matériaux conventionnels et disponibles sur le marché ne possèdent pas les homologations requises pour se conformer au Code de construction du Québec. Ceci étant dit, l’absence d’homologation n’interdit pas à quelqu’un d’utiliser ces produits en rénovation par exemple, mais en tant qu’entrepreneur, vous devrez aussi assumer la performance des produits que vous installez. Ça devient moins intéressant lorsque le manufacturier ne peut vous le garantir. Rappelons par ailleurs que l’utilisation d’un isolant non homologué ne vous permet pas de définir avec exactitude sa valeur isolante et que plusieurs facteurs entrant dans la fabrication d’un matériau sont susceptibles d’en affecter la performance finale.

Nous avons également trouvé, lors de nos séances de magasinage, plusieurs produits de provenance européenne présentant le marquage « CE ». Il faut souligner que la rencontre de normes européennes ne signifie pas que les normes canadiennes seront respectées.  Ainsi, malgré le fait qu’on vous présente un produit qui est présumé répondre aux normes européennes, il ne sera pas nécessairement conforme aux exigences canadiennes. Le produit pourrait s’avérer moins performant face à la rigueur de notre climat, par exemple.

Ceci étant dit, il semble tout à fait logique que cette mouvance vers une industrie de la construction écoresponsable continue de prendre de l’ampleur. Il ne faut simplement pas brûler les étapes et s’assurer que les produits qu’on utilise sont bel et bien adéquats, durables et conformes.

EN RÉSUMÉ :

  1. S’assurer que le matériau répond à une norme citée au Code et insistons sur ce dernier point. Il existe des normes pour à peu près n’importe quoi, assurez-vous que la norme citée vise bien les exigences au Code.

  2. Si le produit ne répond pas directement à une norme citée au Code : vérifier s’il est visé par un rapport d’évaluation du Centre canadien des matériaux de construction (CCMC). Le CCMC est un organisme pouvant certifier un produit alternatif et le respect des exigences nécessaires. À cet effet, vous pouvez consulter le Recueil d’examens de produits du CCMC.

  3. Finalement, sans nécessairement détenir un rapport d’évaluation du CCMC, il est possible, pour un manufacturier, de faire reconnaître les propriétés d’un matériau par un laboratoire reconnu par le CCMC. Un laboratoire indépendant et certifié ISO/CEI 17025 pourra alors confirmer le respect des normes pertinentes.

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Pierre-Marc Larochelle

Pierre-Marc Larochelle

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