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La relance économique freinée par le manque de main-d’œuvre et de matériaux de construction

Émilie Hermitte
Écrit par Émilie Hermitte

À l’aube de la reprise des travaux parlementaires tant à Québec qu’à Ottawa, il est facile d’oublier qu’il y a quelques mois, l’industrie de la construction vivait une autre crise majeure causée par la rareté de la main-d’œuvre.

Bien avant que la crise sanitaire ne fasse les gros titres, l’APCHQ tirait la sonnette d’alarme et dressait un portrait sombre des impacts de la pénurie de main-d’œuvre sur la réalité quotidienne des entrepreneurs. Baisse de la productivité, problème de rentabilité, accroissement des délais de livraison, l’Association n’entrevoyait alors pas l’ombre d’un changement à court terme sans que des solutions soient véritablement et rapidement apportées par le gouvernement.

Loin d’avoir amélioré la situation, la crise de la COVID-19 a exacerbé une problématique déjà critique. La fermeture de tous les chantiers résidentiels décrétée par le gouvernement du Québec dans l’ensemble de la province du 24 mars au 19 avril a causé de nombreux maux de tête aux entrepreneurs et à leurs clients en attente d’une habitation pour la période estivale. Malgré tous les efforts déployés sur les chantiers pour rattraper le retard en toute sécurité, à la fin du mois de mai, ce sont près de 30 % des entrepreneurs membres de l’APCHQ qui accusaient des délais de deux à quatre semaines.

Ajoutons à cela une pénurie de matériaux de construction sans précédent qui s’est abattue sur une industrie qui tentait pourtant de tourner à plein régime, et ce, en plein cœur de la haute saison de l’habitation. Les impacts sont importants : 86 % des entrepreneurs considèrent que cette pénurie de matériaux entraîne des hausses significatives des délais de livraison, et 55 % notent que le coût d’achat des matériaux a augmenté de 5 % à 15 % comparativement à la période pré-COVID-19.

À l’heure actuelle, l’APCHQ considère qu’il est impossible d’envisager de conjuguer, cet automne, pénurie de main-d’œuvre, pénurie de matériaux et saine relance économique du Québec[i]. Représentant à elle seule 29,2 milliards de dollars de dépenses annuellement et générant 150 000 emplois directs au Québec, l’industrie de la construction et de la rénovation résidentielles est l’un des principaux moteurs économiques de la province.  La relance ne saurait être effective sans la compter dans l’équation. Voilà pourquoi l’APCHQ interpelle et interpellera dans les prochaines semaines les différents paliers de gouvernement afin que des actions tangibles soient posées pour que la relance économique ne soit pas freinée par ces enjeux majeurs. Face à ces problématiques qui ne cessent de prendre de l’ampleur, tous les acteurs de l’industrie de la construction doivent se mobiliser.


[i] Au printemps dernier, l’Association avait  énoncé plusieurs mesures de relance, telles que l’instauration d’un crédit d’impôt sur les dépenses de rénovation qui s’appliquerait aussi bien aux habitations pour propriétaires-occupants qu’aux immeubles locatifs de toute taille, la bonification du crédit d’impôt pour l’achat d’une première propriété ou encore le remboursement complet ou partiel des droits de mutation aux premiers acheteurs.

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Émilie Hermitte

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