Rénovation Technique

Les revêtements de plancher au sous-sol

L’évolution de la maison québécoise a fait en sorte que les sous-sols sont maintenant des pieds carrés utilisés au même titre que le rez-de-chaussée et souvent plus que l’étage qui, généralement, ne sert qu’aux chambres à coucher.

En doublant la superficie habitable de la maison à peu de frais et en offrant de la fraîcheur lors des canicules d’été, il est tentant de vouloir donner à son sous-sol un niveau de finition acceptable et douillet.

Les sous-sols et l’humidité

L’élément qui saute aux yeux lors d’une rénovation de sous-sol est le revêtement de plancher. Bien que le choix du type de revêtement dépend souvent de l’utilisation qu’on veut faire d’une pièce, lorsqu’il s’agit du sous-sol, le taux d’humidité élevé et constant devrait être le critère numéro un à considérer. Ainsi, ce ne sont pas tous les types de revêtements de plancher qui sont adéquats pour des espaces sous terre humides.

Les revêtements imputrescibles comme la céramique et les vinyles sont à préconiser. Bien qu’ils aient tendance à être plus froids, ils ne réagissent pas ou très peu à l’humidité et sont moins dommageables advenant une infiltration d’eau, contrairement aux revêtements putrescibles comme le bois et ses dérivés.

Les vérifications avant l’installation

  1. Le taux d’humidité

    Avant d’entreprendre l’installation, des vérifications s’imposent. Tout d’abord, il est nécessaire de vérifier le taux d’humidité de l’air ambiant à l’aide d’un hygromètre bien calibré. Il devrait varier entre 30 % et 50 %. Pour assurer un contrôle optimal de l’humidité des sous-sols, il est nécessaire de les chauffer, et ce, même en été pour maintenir une température minimale d’environ 18 degrés Celsius.

    Le taux d’humidité de la dalle de béton devrait aussi être vérifié. Un hygromètre de type Tramex bien calibré peut s’avérer utile. Cependant, il n’est pas nécessaire d’acquérir un tel instrument de mesure; le test du polyéthylène, tiré de la norme ASTM 18691, s’avère efficace. Il s’agit de prendre une feuille de polyéthylène de 450 x 450 mm (18 x 18 po) et de la fixer à la dalle de béton à l’aide d’un ruban adhésif de construction pour une période d’au moins 16 heures, mais idéalement de 48 à 72 heures.

    Après ce laps de temps, il suffit de retirer la feuille et de vérifier si des gouttelettes d’eau se sont accumulées à la surface du polyéthylène. Si tel est le cas, c’est que la dalle contient trop d’humidité pour procéder à l’installation d’un revêtement de plancher. Il faudra alors attendre et déshumidifier la dalle, ou trouver et corriger la cause d’une possible présence d’eau.

  2. La planéité de la dalle de béton

    Une dalle de béton présentant une planéité déficiente nécessitera des correctifs avant l’installation du revêtement. On entend par déficience la présence d’irrégularités, comme des bosses ou des dépressions, qui excèdent 12 mm (1/2 po) de hauteur à l’intérieur d’une zone de trois mètres (10 pi).

    Si la dalle présente de telles déficiences, il sera requis de procéder à un sablage, à un coupage de la dalle, à l’installation d’un produit autonivelant ou encore à la réalisation d’un faux-plancher. Bien que cette dernière option soit assez répandue par les rénovateurs en raison de sa facilité d’exécution, elle n’est pourtant pas la meilleure.

    En choisissant cette avenue, non seulement les matériaux structuraux putrescibles nécessaires à son exécution sont en contact avec le béton humide, mais les hauteurs entre le plancher et le plafond finis des différentes pièces exigées par le Code de construction s’avèrent la plupart du temps non conformes. D’autant plus que l’escalier devra être refait pour respecter les exigences du Code et éviter d’avoir une hauteur de contremarche différente des autres.

    Finalement, peu importe la méthode corrective utilisée, il faut aussi s’assurer que le gypse des murs n’est pas en contact avec la dalle de béton pour éviter la montée d’humidité par capillarité puisque le gypse est un matériau absorbant, donc propice au développement des moisissures.

L’installation du revêtement

Peu importe le type de revêtement sélectionné, la pose du plancher doit toujours se faire en conformité avec les spécifications du manufacturier. À moins d’avoir choisi un matériau imputrescible comme une tuile de céramique ou un revêtement de vinyle qui se colle directement sur la dalle, l’installation d’un pare-vapeur, comme une membrane de polyéthylène, doit être effectuée afin de protéger le matériau de revêtement de l’humidité.

Les techniques d’installation collées ou flottantes sont à préconiser. En plus d’avoir recours à moins de couches de matériaux, elles n’entraînent pas de contraintes au niveau de la hauteur entre le plancher et le plafond.

Même si un plancher de bois d’ingénierie peut être collé, il faut s’assurer d’utiliser une colle ayant des propriétés are-vapeur. Pour un plancher de bois stratifié installé de façon flottante, la membrane pare-vapeur est requise. Si une pellicule de polyéthylène est utilisée comme pare-vapeur, celle-ci devrait minimalement avoir 0,05 mm d’épaisseur. Attention, les membranes de sous-plancher composées d’une membrane de polyéthylène collée à une bande d’étanchéité de type « éthafoam » offertes sur le marché sont parfois plus minces que le minimum requis. Dans les deux cas, un matériau pare-vapeur est nécessaire afin d’assurer la protection du revêtement contre l’humidité.

Bien qu’elle ne devrait pas être la première option envisagée, l’installation sur un faux-plancher peut parfois s’avérer la meilleure option possible en rénovation. Devant cette situation, l’exécution du faux-plancher doit se faire de façon à assurer une ventilation. Pour ce faire, il faut entrecroiser les fourrures et installer des trappes de ventilation à la surface du plancher afin de permettre à l’air de circuler et à l’humidité de s’évaporer. L’installation d’un pare-vapeur sur la dalle est également requise.

L’important à retenir lors du choix d’un revêtement de plancher pour le sous-sol est son comportement à l’humidité. Il y a lieu de bien connaître les conditions existantes du sous-sol en lien avec l’humidité et d’arrimer le revêtement et la technique d’installation avec leur réaction à celle-ci.

1Un test par superficie de 46,5 mc (500 pi ca) devrait être effectué.

À propos de l'auteur

Marie-Pier Germain et Mark Richardson

Marie-Pier Germain et Mark Richardson

Laissez un commentaire

Restez informé!

Recevez chaque mois, par courriel, les nouveautés du blogue et les dernières actualités de l’industrie.