Prévention SST

Attention au coup de chaleur!

Cet article a été publié le 19 juin 2024 et révisé le 4 juin 2025.

En août 2021, des travailleurs sur un chantier forestier s’affairaient à déboiser l’emprise d’une future ligne électrique sous une température ambiante de plus de 30 degrés Celsius. Les tâches consistaient à couper, ébrancher et tronçonner les arbres se trouvant sur le passage de la nouvelle ligne électrique.

À la fin de leur journée de travail, l’un des travailleurs s’est évanoui en se rendant à son véhicule. Les secours ont été appelés sur les lieux, et le décès du travailleur a malheureusement été constaté au centre hospitalier. (Source : Prévention au travail) 

Travailler à la chaleur, peu importe le secteur, présente des risques pour la santé, surtout lors des premières journées de canicule. Le corps a besoin de temps pour s’habituer à une hausse rapide des températures. C’est d’autant plus vrai pour les travailleurs et travailleuses qui effectuent des tâches physiques exigeantes à un rythme continu, dans des endroits peu aérés, sous le soleil ou dans des conditions d’humidité ambiante élevée.

Qu’est-ce qu’un coup de chaleur?

Il s’agit d’une défaillance du système chargé de contrôler la chaleur corporelle : la thermorégulation. Le coup de chaleur survient après une longue exposition à la chaleur ou en cas d’efforts prolongés dans un environnement chaud ou humide. Il peut aussi survenir après une longue période dans un espace confiné ou surchauffé. Le coup de chaleur se manifeste lorsque le corps ne réussit plus à se refroidir suffisamment.

Quels sont les facteurs susceptibles de provoquer un coup de chaleur?

Les facteurs environnementaux :

  • Température élevée (canicule);
  • Humidité élevée;
  • Sources de chaleur radiante (soleil, four, etc.);
  • Peu de circulation d’air, etc.

Les facteurs liés à la tâche et à l’organisation du travail :

  • Planification des travaux déficiente;
  • Absence d’eau potable fraîche;
  • Travail physique exigeant;
  • Nombre insuffisant de pauses pour récupérer;
  • Vêtements inadaptés à la température.

Les facteurs personnels :

  • Méconnaissance des dangers;
  • Degré d’acclimatation (peut prendre entre 10 et 21 jours et se perdre en moins d’une semaine);
  • Hydratation insuffisante;
  • Caractéristiques de l’individu (âge, condition physique, etc.);
  • Prise de certains médicaments;
  • Maladies qui interfèrent avec la thermorégulation;
  • Prise de boissons diurétiques (café, thé, alcool, boissons énergisantes).

Quels sont les signes et les symptômes?

Les symptômes de premier niveau à surveiller sont les suivants :

  • Maux de cœur;
  • Frissons;
  • Arrêt de la transpiration;
  • Fatigue importante;
  • Étourdissements;
  • Crampes musculaires;
  • Maux de tête.

Dans ces cas, il faut se reposer à l’ombre ou dans un endroit frais sous la surveillance d’un·e supérieur·e ou d’un·e secouriste et boire de l’eau jusqu’à récupération complète. En cas de doute, appelez les secours sans tarder.

Les symptômes de deuxième niveau à surveiller sont :

  • Incohérence des propos, confusion, délire;
  • Maladresse au travail, perte de concentration;
  • Agressivité, agitation, comportement bizarre;
  • Convulsion, perte de conscience.

Dans ces cas, il s’agit d’une situation d’urgence, alors composez le 911. Dans l’attente des secours, vous devez déplacer la personne à l’ombre ou dans un endroit frais, lui retirer ses vêtements, l’asperger d’eau et produire de la ventilation. Si la personne est consciente et lucide, faites-lui boire de l’eau fraîche en petites quantités.

Moyens de prévention pour les travailleurs et travailleuses lors des journées chaudes :

  • Ajuster le rythme de travail en fonction de sa tolérance à la chaleur;
  • Prendre plus fréquemment des pauses à l’ombre ou dans un endroit frais;
  • Boire de l’eau toutes les 20 minutes, même si la soif ne se fait pas sentir;
  • Porter des vêtements clairs, de préférence en coton, pour favoriser l’évaporation de la sueur;
  • Favoriser le travail en équipe;
  • Se couvrir la tête;
  • Arrêter le travail aux premiers symptômes de malaise et signaler immédiatement aux collègues, aux secouristes et au supérieur ou à la supérieure tout symptôme ressenti ou comportement inhabituel d’un·e collègue.

Moyens de prévention pour les employeurs et les maîtres d’œuvre :

  • Planifier l’organisation du travail lors des journées chaudes et, au besoin, remettre à plus tard ou à une période plus fraîche les tâches physiques non essentielles, par exemple tôt le matin.
  • Prévoir un moment pour informer les travailleurs et travailleuses ainsi que les supérieur·e·s des dangers que représente un coup de chaleur (risques, signes, symptômes), des premiers secours à apporter et des moyens de protection mis à leur disposition.
  • Fournir de l’eau fraîche aux travailleurs et travailleuses en quantité suffisante et s’assurer que ces personnes y ont accès et en boivent suffisamment.
  • Aménager des aires de travail et de repos à l’ombre, ou dans un endroit frais ou climatisé, en accordant des pauses fréquentes aux travailleurs et travailleuses.
  • Permettre une rotation des tâches, modifier les horaires de travail et prioriser le travail en équipe sont également des options à privilégier.

La clé pour prévenir un coup de chaleur demeure toujours
une bonne planification des travaux.

Pour plus d’information, consultez la fiche d’information complémentaire sur le sujet à l’intention des employeurs produite par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) ou communiquez avec Solution Santé Sécurité, au 438-315-6818 ou, par courriel, à service-sst@apchq.com.

Source : Dépliant Travailler à la chaleur… Attention!, 4e édition (DC100-1125-10 (2020-02))

À propos de l'auteur

Laurence Lafortune, Sylvain Patry et Jonathan Gobeille

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