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Pénurie de matériaux : Que fait l’APCHQ?

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Écrit par Québec habitation

Depuis le mois d’août 2020, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) fait des représentations auprès des instances gouvernementales afin d’améliorer les approvisionnements en matériaux pour l’industrie de la construction. L’envolée des prix est l’un des enjeux auxquels font face les entrepreneurs, mais le problème de disponibilité s’avère tout aussi aigu.   

D’abord renseigner les membres et sensibiliser le public

À plusieurs reprises, à l’automne 2020 et au début de 2021, l’APCHQ a rappelé à ses membres l’importance d’inclure à leurs contrats des clauses permettant d’ajuster les prix dans ce contexte de volatilité. Également, sur la place publique, l’APCHQ a publié les résultats de divers sondages et réalisé de nombreuses entrevues pour faire comprendre les préoccupations de ses membres et sensibiliser davantage les autorités gouvernementales à la problématique.

Représentations gouvernementales

À ce chapitre, l’APCHQ s’est d’abord adressée au ministère de l’Économie et de l’Innovation pour comprendre les facteurs derrière la problématique et intervenir, si possible. Cela a mené à la création d’un groupe de travail qui a entrepris de documenter l’évolution des prix et de se doter d’un observatoire. Ceci peut sembler banal, mais sans données claires à propos de l’évolution des prix et des tendances du marché, il est difficile de parler de l’ampleur du phénomène, de ses causes exactes et de la pertinence des solutions.

Mauvaise nouvelle pour le bois : il s’agit d’un problème structurel

En documentant le dossier, il est apparu que la hausse du prix du bois est un point chaud, mais plus important encore, il y a la disponibilité. En effet, la demande nord-américaine de bois risque d’être forte pour une dizaine d’années, a-t-on compris des analyses réalisées notamment par le Conseil de l’industrie forestière du Québec. On ne peut plus parler d’un phénomène conjoncturel. L’APCHQ a porté cet enjeu à l’attention du cabinet du premier ministre.

Agir sur les prix est difficile, mais agir sur les quantités est possible

Comprenant que la hausse du prix du bois résulte d’un marché de la construction extrêmement vigoureux en Amérique du Nord, il est pratiquement impossible pour un seul producteur, un seul acheteur ou même un seul État d’influencer le marché. Ce qui apportera une diminution des prix sera l’arrivée d’une nouvelle offre provenant d’Europe ainsi que l’ouverture de plusieurs forêts américaines à l’exploitation. Pour ce qui est des quantités, disponibles localement, la Stratégie nationale de production de bois a été déposée par le gouvernement du Québec en décembre 2020, et sa mise en œuvre est essentielle pour ajouter à l’offre globale de bois disponible localement. Il faut davantage de bois et nous avons la capacité d’en récolter plus, sans affecter le patrimoine forestier. Encourageant tout de même. Nous pouvons prendre les décisions qui s’imposent.

Comment garder le bois québécois au Québec selon l’APCHQ

Certains acteurs de l’industrie ont appelé à une intervention visant à restreindre les exportations. L’APCHQ comprend que ceci peut soulever divers enjeux en matière de respect des accords commerciaux ou simplement des ententes légales avec des clients étrangers.

C’est pourquoi l’APCHQ a proposé que le gouvernement du Québec introduise dans les lois et règlements pertinents une notion de VALORISATION AU QUÉBEC d’une partie de la production, que ce soit la production additionnelle issue de la politique du bois ou de manière générale. Un pourcentage devrait ainsi être réservé à des producteurs québécois (de poutrelles de fermes de toits, par exemple), au marché de détail et aux constructeurs, donnant ainsi aux usines québécoises et aux entrepreneurs en construction la chance de s’approvisionner davantage. Un mécanisme de « premier preneur » pourrait aussi permettre aux manufacturiers et distributeurs québécois d’acquérir la matière aux prix du marché.

Le marché québécois doit se doter d’un nouvel outil d’approvisionnent

Pour acquérir le bois en question, l’APCHQ prône la constitution d’un regroupement d’achats multibannières et multi-usagers, sous forme de coopérative ou de mutuelle d’approvisionnement. Cet organisme privé pourrait être créé par un partenariat avec les quincaillers du Québec, déjà actifs sur les marchés.

L’APCHQ considère que non seulement ce regroupement d’achats pourrait se positionner sur le marché du bois public, mais qu’il pourrait aussi transiger avec la forêt privée dont le potentiel est sous-exploité.

Concrètement, quelle forme doit prendre l’appui gouvernemental dès cette année?

L’APCHQ sollicite un appui gouvernemental à deux niveaux, d’abord pour la modification des règles d’attribution du bois, puis pour accompagner l’industrie dans la création du regroupement d’achats.  

Statut

Au moment d’écrire ces lignes, les propositions de l’APCHQ sont évaluées par les instances gouvernementales. Si une ouverture se manifeste pour de nouvelles règles d’allocation du bois en faveur du marché local, il sera alors motivant de développer une organisation apte à mieux rivaliser sur le marché de l’approvisionnement, et ce, pour l’ensemble des usagers du bois au Québec, dont les entrepreneurs en construction.

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