Chantiers sécuritaires SST

L’amiante, on se protège!

Parmi les maladies professionnelles présentes dans le secteur de la construction, on retrouve, entre autres, les maladies pulmonaires causées par des poussières organiques et inorganiques. L’amiante, bien que peu utilisé depuis plusieurs années, est encore au sommet des statistiques en ce qui a trait aux maladies professionnelles causant la mort.

L’amiante est une roche naturelle fibreuse qui, par ses propriétés physiques et chimiques, a énormément servi sur les chantiers de construction. Tantôt utilisé comme isolant thermique, acoustique ou électrique, tantôt pour ses propriétés incombustibles, l’amiante servait à toutes les sauces de 1930 jusqu’en 1970. Des matériaux contenant de l’amiante friable ont été produits et utilisés jusqu’à environ 1990.  

C’est sur les chantiers de construction que se trouve la plus grande portion de travailleurs étant susceptibles d’être exposés aux fibres d’amiante. Au Québec, l’employeur est dans l’obligation de minimiser l’exposition des travailleurs aux substances cancérogènes et doit prévoir des mesures de protection ainsi que des méthodes de travail sécuritaires pour réduire les risques d’exposition.

L’exposition à des fibres d’amiante peut entraîner des maladies pulmonaires chroniques ainsi qu’un risque de cancer du poumon, cancer du mésothéliome ou encore de l’amiantose. Voici quelques exemples de corps de métier étant à risque :

  • Calorifugeurs
  • Câbleurs
  • Chaudronniers
  • Électriciens
  • Ferblantiers
  • Frigoristes
  • Plombiers
  • Poseurs d’appareils de chauffage
  • Soudeurs et tuyauteurs

Mesures à prendre avant les travaux

Avant tout travail de rénovation, de démolition ou de maintenance où il y a un risque d’exposition aux poussières d’amiante, l’employeur doit identifier le type d’amiante contenu dans les matériaux ainsi que la quantité. Pour ce faire, il fera appel à un service de laboratoire spécialisé qui se déplacera sur les lieux du travail afin de prendre des échantillons. Par la suite, un rapport sera produit et remis à l’employeur indiquant toutes les informations pertinentes (type d’amiante et quantité). Ce rapport dictera à l’employeur la catégorie de risque auxquels s’exposent les travailleurs qui devront procéder au dégarnissage avant tous les autres travaux.

Les travailleurs qui sont appelés à œuvrer dans un environnement où se trouve de l’amiante doivent obligatoirement avoir suivi une formation sur les risques, les méthodes de prévention et les méthodes de travail sécuritaires à adopter en présence d’amiante.

Le maître d’œuvre du chantier, même s’il s’agit d’une rénovation, doit faire parvenir un Avis d’ouverture et de fermeture d’un chantier de construction à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). En plus de ce formulaire, il devra envoyer son programme de prévention ainsi que les méthodes de travail établies pour procéder au dégarnissage d’amiante. Le rapport du laboratoire, quant à lui, devra être disponible pour consultation sur les lieux du travail. 

Le Code de sécurité pour les travaux de construction (CSTC) définit trois catégories de travaux selon le niveau de risque.

Voici quelques exemples de mesures que l’employeur devra prendre :

  • Travaux à risque faible, par exemple la manipulation d’articles manufacturés contenant de l’amiante non friable ou l’enlèvement de cloisons sèches installées avec un mastic de remplissage contenant de l’amiante.

L’employeur doit fournir un appareil de protection respiratoire aux travailleurs. Cet appareil doit être choisi, ajusté, utilisé et entretenu conformément à la norme CSA Z94.4-93.

L’employeur doit fournir un outil équipé d’un système d’aspiration muni d’un filtre à haute efficacité (HEPA).

  • Travaux à risque modéré, par exemple l’enlèvement total ou partiel de faux plafonds sous lesquels se trouve une matière friable, le recouvrement ou l’enlèvement de matériaux contenant de l’amiante ou tout travail susceptible d’émettre de la poussière d’amiante.

L’employeur doit fournir un outil équipé d’un système d’aspiration muni d’un filtre à haute efficacité (HEPA) ou un apport d’eau.

L’employeur doit fournir un appareil de protection respiratoire dépendant du type d’amiante et des vêtements de protection jetables.

L’employeur doit prévoir une enceinte, un vestiaire, un système de ventilation à pression négative ou un aspirateur à filtre HEPA.

  • Travaux à risque élevé, par exemple des travaux sur des systèmes de ventilation ou d’isolation ou encore la réparation, la modification ou la démolition de fours ou chaudières fabriquées de matériaux friables.

L’employeur doit fournir des vêtements jetables, un appareil de protection respiratoire de type masque complet à ventilation assistée muni d’un filtre haute efficacité.

L’employeur doit prévoir une enceinte, des vestiaires, des douches, un système de ventilation à pression négative qui sera en fonction jour et nuit.

L’employeur doit faire vérifier la qualité de l’air tous les jours, au moins une fois par quart de travail, et le résultat doit être disponible sur les lieux du travail.

Notez que bien d’autres mesures doivent être appliquées, dépendant du type de travaux à effectuer.

La prévention, le respect de la réglementation ainsi que la sensibilisation aux risques associés à l’exposition aux fibres d’amiante sont des éléments importants devant être mis en place afin de protéger la santé et la sécurité de tous.

Pour plus d’information, nous vous invitons à communiquer avec Solutions Santé Sécurité au 438 315-6768, ou par courriel à service-sst@apchq.com.

À propos de l'auteur

Stéphane Paré, Edith Bergeron et Sylvain Patry

Stéphane Paré, Edith Bergeron et Sylvain Patry

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