Actualités Lettres d'opinion

Crise de l’habitation : maintenant, à Ottawa de jouer

Maxime Rodrigue
Écrit par Maxime Rodrigue

Le budget du Québec 2024-2025 ne contenait malheureusement aucune mesure pour relancer les mises en chantier au Québec. Malgré le fait que la crise de l’habitation soit historique et que sans logis, il devient difficile d’apporter une pleine contribution sociale et économique, le ministre des Finances, Éric Girard, a préféré miser sur l’éducation et la santé, des enjeux également fondamentaux. Or, se loger est un besoin essentiel, et sans toit, une personne est plus à risque de négliger sa santé et son éducation.

Québec a déjà fait ses choix, sûrement des choix difficiles, on en convient. On ne peut pas régler toutes les crises, répondre à tous les besoins. C’est une question de capacité. Même si le budget du Québec est derrière nous, la crise de l’habitation existe encore, et ce n’est pas demain qu’elle se résorbera.

Maintenant, c’est au tour d’Ottawa de se positionner en vue de son budget prévu le 16 avril prochain. Déjà, la table est mise. Ottawa a exempté la TPS sur les habitations locatives neuves, a annoncé 900 millions de dollars pour le logement social et abordable pour le Québec, et a entamé des consultations sur la création d’un catalogue de conception de logements. En plus de ces mesures plus que bienvenues, le budget du gouvernement fédéral doit être l’occasion de poursuivre le travail.

Depuis l’automne dernier, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) a été sur toutes les tribunes pour mettre de l’avant des solutions afin de s’attaquer efficacement à la crise de l’habitation et stimuler l’accession à la propriété. Les solutions proposées sont les suivantes :

  • Prolonger la période maximale d’amortissement des prêts hypothécaires assurés;
  • Permettre une période maximale d’amortissement plus longue pour les prêts hypothécaires visant l’achat d’une habitation neuve certifiée écoénergétique;
  • Élargir la portée de certains programmes visant à stimuler les rénovations écoénergétiques afin de rendre aussi admissibles les grands immeubles locatifs;
  • Combiner les modalités de certains programmes de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) pour le financement de projets locatifs neufs;
  • Assouplir les règles du test de résistance (« stress test ») pour les premiers acheteurs;
  • Faire du régime d’accession à la propriété (RAP) ou du compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) des régimes intergénérationnels afin de permettre aux parents de contribuer à la mise de fonds de leur(s) enfant(s) et augmenter les retraits maximaux permis.

Il ne faut pas attendre que la situation se résorbe d’elle-même, car ça n’arrivera pas et plus on attend, plus la pente s’avère abrupte à remonter. La lutte à l’inflation, qui crée des conditions de marché difficiles, combinée à une augmentation exponentielle des besoins, nous oblige à poser des gestes concrets maintenant.

Pas demain, maintenant c’est à Ottawa de jouer!

À propos de l'auteur

Maxime Rodrigue

Maxime Rodrigue

Laissez un commentaire

Restez informé!

Recevez chaque mois, par courriel, les nouveautés du blogue et les dernières actualités de l’industrie.