De gauche à droite sur la photo : Félix Cadotte et Karine Casault de l’APCHQ, Nicolas Bellerose de RECYC-QUÉBEC, Mathieu Painchaud de Stratzer, William Murray de Construction Rocket et Marie-Claude Dubois-Rioux de ESPÉ Montréal.
Le 28 octobre dernier, dans le cadre du Congrès de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), se tenait l’atelier Mieux gérer ses résidus de construction, de rénovation et de démolition : expériences de nos entrepreneurs. Pour l’occasion, Nicolas Bellerose de RECYC-QUÉBEC, Mathieu Painchaud de Stratzer, William Murray de Construction Rocket et Marie-Claude Dubois-Rioux de ESPÉ Montréal partageaient leur expérience du projet pilote de tri mis sur pied par l’APCHQ.
Sous la forme d’une présentation suivie d’une période de discussion, cet atelier a permis aux entrepreneur.e.s de partager les freins et leviers rencontrés sur les chantiers, leurs bons et moins bons coups de même que l’évolution de leur perception du tri en chantier.
La réduction à la source d’abord
On l’entend de plus en plus, le meilleur déchet est celui qu’on ne crée pas. La première chose à retenir, c’est qu’une saine gestion des résidus de CRD commence par leur réduction à la source. C’est le principe même de la hiérarchie des 3 RV-E. Le choix réfléchi des matériaux lors de la phase de planification est donc primordial, car il a un impact sur tout le cycle de vie du projet.
Une expérience parfois surprenante et créative
C’est d’abord le manque d’espace qui fut la principale contrainte de chantier pour ESPÉ. Il faut dire que le projet pilote s’est greffé à un projet de rénovation de duplex en plein cœur de Montréal. Un environnement bien différent de celui d’une construction neuve en région, mais qui a laissé place à des stratégies innovantes comme la déconstruction plutôt que la démolition, notamment pour la cuisine. Selon la directrice de ESPÉ, « notre plus grand succès : la déconstruction et redonner au suivant! Tout le monde est d’accord, il faut agir maintenant! Chez ESPÉ, on s’attend même à ce que nos clients exigent une plus grande rigueur de notre part pour contribuer dans ce sens ».
Apprenez-en plus sur cette journée de déconstruction dans un précédent article paru sur Québec habitation.
Vivant une réalité totalement différente, c’est sur un projet de maison bigénérationnelle à Sutton que l’équipe de Construction Rocket, accompagnée par Stratzer, a décidé de tester le tri en chantier. Pour Construction Rocket, la participation à ce projet est une réelle source de fierté pour toute l’équipe, qui n’hésite pas à faire la promotion du tri à la source sur ses réseaux sociaux. « L’équipe a fait preuve de créativité pour gérer les petits contaminants qui ont été particulièrement difficiles à gérer », a souligné son président William Murray.
Sur un autre chantier, un entrepreneur a été surpris de voir la vitesse à laquelle la pile de bois laissée en vrac trouvait rapidement preneur et descendait à vue d’œil tout au long du chantier. Il soupçonne que des voisin.e.s soient venu.e.s piger dans la pile, probablement pour leurs projets personnels ou leur bois de chauffage. Comme quoi les déchets des uns font les ressources des autres.
Comprendre les freins pour lever les barrières
Bien que le projet ne soit pas sans défi, les entrepreneurs sont unanimes : se mettre les mains dans les bacs leur a permis d’en apprendre énormément sur la gestion des matières résiduelles en chantier. Ils s’accordent pour dire que le tri en chantier demeure complexe lorsque vient le temps d’impliquer des sous-traitants à la démarche, mais qu’une bonne connaissance des acteurs du territoire pour faciliter la gestion des débouchés est essentielle.
Des outils et des facteurs de succès identifiés
Par ailleurs, une supervision accrue des chargé.e.s de projet est l’un des facteurs de succès. Comme pour toutes choses en chantier, ce sont les premières fois qui sont les plus difficiles, mais à force de répéter, on devient meilleur, plus agile.
Faire œuvre utile
« L’initiative du tri des matériaux en chantier aura eu pour effet de se conscientiser par rapport à l’effort et les étapes à suivre afin de réduire notre gaspillage et l’impact sur l’environnement à travers nos chantiers de rénovation à Montréal », affirme la directrice générale de ESPÉ.
Le projet pilote de tri en chantier a débuté en février 2023 et les résultats de l’étude paraîtront dans les prochains mois. L’équipe de Stratzer, les entrepreneur.e.s participant.e.s et l’APCHQ travaillent activement à analyser les données recueillies sur le terrain afin d’émettre des recommandations qui pourront bénéficier aux entrepreneur.e.s qui voudront emboîter le pas. Restez à l’affût!