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L’APCHQ au Sénat : trois priorités pour résoudre la crise du logement

Écrit par Québec habitation

L’APCHQ a comparu, le 5 novembre dernier, devant le Comité sénatorial permanent des banques, du commerce et de l’économie pour témoigner sur la crise du logement qui frappe le Canada. Isabelle Demers, vice-présidente, Développement stratégique, affaires publiques et innovation, et David Goulet, directeur économique, y ont présenté un portrait alarmant, mais surtout des solutions concrètes.

Une génération sacrifiée

« Nous sommes devant la première génération depuis 1971 qui n’aura pas accès à la propriété », a déclaré d’entrée de jeu Mme Demers. Il s’agit d’un constat d’autant plus préoccupant que la différence d’actifs à la retraite entre un propriétaire et un locataire est de 5 pour 1. Ce risque d’appauvrissement individuel et collectif devrait interpeller tous les législateurs.

La situation crée un cercle vicieux : les ménages qui ne peuvent accéder à la propriété restent plus longtemps sur le marché locatif, accentuant la pression sur ce segment déjà tendu. Pendant ce temps, les prix des loyers et des hypothèques augmentent, alors que les mises en chantier stagnent.

Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le Québec devra construire un million de nouvelles habitations d’ici 2035 pour rétablir l’abordabilité. Afin d’y parvenir, il faudra doubler annuellement les mises en chantier, un défi de taille!

Trois axes d’intervention

L’APCHQ propose d’agir sur trois fronts simultanément :

Augmenter l’offre sous toutes ses formes

Pour augmenter l’offre, l’Association recommande de soutenir les petites entreprises du secteur, qui constituent l’épine dorsale de l’industrie, et de récompenser l’innovation comme vecteur de productivité. Elle plaide aussi pour une certaine industrialisation des procédés de construction, favorisée par l’harmonisation des codes et règlements. Il ne suffit pas de construire, il faut aussi connecter les futures habitations à construire, insiste l’APCHQ, qui réclame la poursuite des investissements massifs dans les infrastructures en eau.

Favoriser l’accès à la propriété

Plusieurs mesures sont proposées pour faciliter l’accès à la propriété : relancer l’Incitatif à l’achat d’une première propriété de la SCHL avec des critères bonifiés, poursuivre les efforts pour remplacer le test de résistance hypothécaire (stress test), transformer le Régime d’accession à la propriété (RAP) et le Compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CÉLIAPP) en régimes intergénérationnels, permettant aux parents de contribuer à la mise de fonds de leurs enfants.

L’APCHQ demande également que le projet de loi C-4, qui prévoit un remboursement de la taxe sur les produits et services (TPS) pour les acheteurs et acheteuses d’une première habitation, entre en vigueur à la date de l’annonce de la mesure gouvernementale, le 20 mars dernier, plutôt qu’en mai. Cette mesure coûterait environ 53 millions de dollars au Trésor public, afin d’assujettir les ménages admissibles à la mesure, permettant ainsi à davantage de jeunes ménages d’accéder à la propriété.

Maintenir le parc existant par la rénovation résidentielle

Enfin, l’Association souhaite associer les avantages sociaux de la rénovation (maintien au logement et à la qualité de vie) aux gains écoénergétiques dans un esprit gagnant-gagnant. Elle propose aussi de bonifier les programmes qui motivent le passage à l’action à court terme et à grand volume.

Des obstacles systémiques

L’APCHQ a aussi mis en lumière les obstacles qui freinent la construction. Au-delà de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et de l’explosion des coûts, l’industrie souffre d’une gestion fragmentée en vase clos, comme si un million d’habitations allaient se construire un marteau à la fois.

Le manque d’harmonisation du Code de construction limite la standardisation et la mise à l’échelle. Les processus et attentes varient d’une ville à l’autre, d’un code postal à un autre. Et, paradoxalement, il n’existe à proprement parler aucun avantage réel à la rénovation, alors que le bâtiment le plus abordable est celui déjà construit!

L’Association a également souligné un enjeu de cohérence dans les investissements publics : le fonds d’investissement PSP, à titre d’exemple, investit 85 % de son portefeuille immobilier de 26 milliards de dollars à l’extérieur du Canada, alors que les besoins nationaux sont criants et bien réels.

Un appel à l’action concertée

« La crise de l’habitation est un défi collectif qui exige du courage politique, de la vision et des actions cohérentes et concertées entre tous les ordres de gouvernement et les acteurs de l’industrie », a conclu Isabelle Demers.

L’APCHQ, qui représente plus de 28 000 entreprises de l’industrie de la construction et de la rénovation résidentielles au Québec, se positionne comme une collaboratrice active dans la recherche de solutions. Son message au Sénat était clair : l’urgence de la situation commande d’agir ensemble, maintenant, pour que chacun et chacune puissent se loger à un coût abordable, dans des habitations durables et de qualité.

Pour en savoir plus, communiquez avec Benjamin Gagnon, conseiller aux relations gouvernementales et affaires publiques de l’APCHQ, par téléphone au 438 315-6866 ou, par courriel, à benjamin.gagnon@apchq.com 

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