Au cours des dernières semaines, l’équipe de l’APCHQ est allée aux quatre coins du Québec afin de rencontrer les entrepreneur·e·s en construction ainsi que les élu·e·s des administrations municipales et des gouvernements provincial et fédéral. Cette démarche, qui s’inscrit dans le cadre de la tournée des régions entreprise en 2024, a permis de mettre en lumière les défis communs qui freinent la construction résidentielle partout au Québec. Voici un rappel des arrêts réalisés.
Côte-Nord : Des coûts de construction élevés et une pénurie de main-d’œuvre criante
Les 25 et 26 août, la délégation de l’APCHQ s’est rendue sur la Côte-Nord pour rencontrer les élu·e·s et acteurs économiques de Sept-Îles, Port-Cartier et Baie-Comeau. Les discussions ont révélé des défis majeurs, notamment des coûts de matériaux jusqu’à 30 % plus élevés qu’à Montréal, une pénurie sévère de main-d’œuvre qualifiée et un taux d’inoccupation de seulement 0,5 % à Baie-Comeau. Malgré des projets ambitieux comme le projet Holliday à Sept-Îles (400 nouvelles habitations) et le projet Parc Ferland 2.0 (228 maisons modulaires), plusieurs obstacles réglementaires et environnementaux ralentissent le développement. L’APCHQ poursuit ses démarches auprès des instances gouvernementales pour faire reconnaître ces réalités régionales particulières.
Montérégie-Suroît : Une croissance économique freinée par de nombreux obstacles
Le 10 septembre, l’APCHQ a poursuivi sa tournée en Montérégie-Suroît. À Salaberry-de-Valleyfield, qui connaît la plus forte croissance économique du Québec, les discussions ont mis en lumière des défis importants : spéculation foncière, terrains contaminés, contraintes environnementales et infrastructures d’eau problématiques. Les entrepreneur·e·s de Vaudreuil-Dorion ont souligné les coûts élevés des terrains et la complexité des règlements municipaux, qui varient d’une ville à l’autre. À Huntingdon, dont la population a doublé en deux ans, les enjeux de gestion des eaux pluviales et de permis ralentissent considérablement les projets, malgré une demande pressante pour 10 000 nouvelles unités d’ici dix ans.
Haute-Yamaska : Un agenda chargé pour dialoguer avec tous les ordres de gouvernement
Le 12 septembre, la tournée s’est arrêtée dans la région de la Haute-Yamaska. La journée a débuté par des rencontres avec les représentant·e·s du fédéral et du provincial pour discuter des besoins en infrastructures, de la loi C-4 sur le remboursement de la TPS et des défis liés aux superpouvoirs municipaux. Les maires de Granby et Saint-Hyacinthe ont écouté les préoccupations de l’APCHQ concernant les délais d’émission de permis, les redevances de développement et la densification urbaine. Les entrepreneur·e·s présent·e·s ont abordé les relations parfois complexes avec les administrations municipales, les obstacles créés par les Comités consultatifs d’urbanisme (CCU) et la pénurie persistante de main-d’œuvre qualifiée qui affecte toute l’industrie.
Montréal métropolitain : L’heure des solutions face à une crise du logement persistante
Le 15 octobre, l’APCHQ a rencontré les entrepreneur·e·s de la région métropolitaine de Montréal dans un contexte de profonde mutation du marché immobilier. Les statistiques sont éloquentes : sur l’île de Montréal, les mises en chantier ont chuté de 22 % tandis que la périphérie connaît une hausse spectaculaire de 78 %, notamment à Laval (+154 %). Le taux d’inoccupation sur l’île est tombé à 2,1 %, entraînant une hausse des loyers de 19 % lors des changements de locataires. Les membres ont identifié le coût de la main-d’œuvre (39 %) et des matériaux (39 %) comme leurs principaux défis, suivis des délais administratifs et de la pénurie de travailleur·euse·s qualifié·e·s. À l’approche des élections municipales, l’APCHQ a rappelé ses quatre recommandations prioritaires : investir dans les infrastructures en eau, accélérer les projets hors normes, créer des incitatifs à l’achat et repenser la fiscalité municipale.
Ces arrêts ont permis de confirmer que, malgré des particularités locales, plusieurs enjeux demeurent communs à toutes les régions : pénurie de main-d’œuvre qualifiée, coûts croissants des matériaux et des terrains, lenteurs administratives et infrastructures limitées. L’APCHQ poursuivra son dialogue avec les municipalités et les gouvernements pour trouver des solutions concrètes et accélérer la production de logements partout au Québec.
