Le 10 septembre dernier, l’APCHQ a poursuivi sa tournée régionale en Montérégie-Suroît pour rencontrer élus, entrepreneurs et représentants locaux, afin de discuter des défis qui ralentissent la construction résidentielle et freinent le développement économique de la région.
Ces rencontres se sont déroulées à moins de deux mois des élections municipales. L’APCHQ a présenté sa plateforme électorale et a surtout pris le temps d’écouter les préoccupations et propositions des acteurs locaux, pour mieux comprendre leurs enjeux et identifier des solutions concrètes pour la construction résidentielle.
À Salaberry-de-Valleyfield, Éliane Galipeau, directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie de Beauharnois, Valleyfield et Haut-Saint-Laurent a expliqué les difficultés liées à la pénurie de main-d’œuvre, au manque de logements sociaux et à la rareté des sous-traitants à Salaberry-de-Valleyfield, alors que dans le Haut-Saint-Laurent, la pauvreté et l’arrivée de nouveaux résidents accentuent la pression sur le marché immobilier.
Le maire de Salaberry-de-Valleyfield et préfet de la MRC de Beauharnois-Salaberry, Miguel Lemieux, a pour sa part souligné que la ville de Salaberry-de-Valleyfield connaît la plus forte croissance économique du Québec, mais que de nombreux projets restent bloqués par la spéculation des promoteurs, les changements fréquents et les contraintes environnementales. La surcapacité des infrastructures en eau et la contamination de certains terrains compliquent le développement, alors que la municipalité prévoit la construction de 10 000 nouvelles unités dans la prochaine décennie.

La députée fédérale Claude De Bellefeuille a quant à elle mis en lumière la faible proportion de logements appartenant aux OBNL et aux coopératives ainsi que les obstacles à la construction préfabriquée. Selon elle, le modèle le plus efficace reste celui où le propriétaire possède la maison mais loue le terrain. Les différences entre Novoclimat, les normes canadiennes et les normes québécoises rendent par ailleurs la réalisation de projets énergétiquement performants plus complexe.
À Vaudreuil-Dorion, l’équipe de l’APCHQ a rencontré plusieurs entrepreneurs généraux et spécialisés autour d’un dîner organisé par Fanny Vincent, la directrice générale de l’APCHQ Montérégie-Suroît. Les entrepreneurs ont évoqué les retards engendrés par le coût élevé des terrains, les infrastructures limitées et les procédures municipales complexes. Les règlements varient d’une municipalité à l’autre et certains projets peuvent être suspendus pendant plusieurs mois.
Pour la dernière rencontre à Huntingdon, le maire André Brunette et la directrice générale Johanne Hébert ont présenté les défis liés à la gestion des eaux pluviales et à la complexité des demandes de permis. La population de la ville a doublé en deux ans, tandis que certains promoteurs refusent de suivre les démarches officielles, ralentissant parfois la construction.


Ces rencontres en Montérégie-Suroît confirment que le secteur de la construction fait face à des défis majeurs : pénurie de main-d’œuvre, terrains coûteux ou contaminés, lenteurs administratives et infrastructures limitées. Elles montrent aussi que la planification urbaine, la formation professionnelle et la collaboration entre municipalités, promoteurs et organismes gouvernementaux sont indispensables pour permettre à la région de répondre à ses besoins en logement tout en soutenant son développement économique.
