Construction durable Innovation

Cinq solutions vertes en construction d’habitations

Marie-Pier Germain
Écrit par Marie-Pier Germain

La notion de développement durable gagne rapidement du terrain dans plusieurs sphères de nos vies. Nos actions sont de plus en plus teintées de vert et nous serons appelés à nous en imprégner davantage au cours des prochaines années avec l’adoption de lois et règlements visant à combattre les changements climatiques.

Les défis environnementaux qui nous attendent sont de taille et tous les secteurs d’activités devront jouer leur rôle afin d’atteindre un équilibre écologique collectif. Que ce soit par l’adoption de nouvelles technologies ou de nouveaux matériaux, la contribution des intervenants du domaine de la construction résidentielle est incontournable.

Bien qu’une multitude d’actions peuvent être posées pour être plus « vert », en voici cinq qui peuvent s’intégrer dans les méthodes de construction actuelles.

CONSTRUIRE POUR DURER

Au Québec, on construit pour cent ans. La notion de durabilité de nos bâtiments ne fait pas partie de nos valeurs. Pourtant, le cycle de vie d’un bâtiment constitue un point primordial à approfondir pour tendre vers le vert.

Actuellement, on construit, on utilise, on démoli le bâtiment et on achemine les déchets aux sites d’enfouissement. Ce mode opératoire linéaire doit changer. On doit penser le bâtiment de façon évolutive. L’adaptabilité et la démontabilité des constructions doivent être prises en compte dès la conception.

Rendre accessibles plusieurs usages à la fois, modifier la fonction du bâtiment lors d’un changement d’usage ou de besoins, pouvoir démonter au lieu de démolir, recycler et récupérer, voilà des concepts à mettre en pratique pour prolonger la durée de vie des bâtiments.

MISER SUR L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE DE L’ENVELOPPE

Ce principe, qui était avant tout une préoccupation économique, est vite devenu un enjeu écologique. Réduire la consommation énergétique contribue à la protection de l’environnement en préservant nos ressources naturelles et, par la bande, augmente le confort des occupants.

Afin d’éviter les déperditions thermiques, il suffit d’isoler entièrement les éléments séparant les espaces chauffés de l’extérieur, ou les espaces non chauffés, tout en assurant le recouvrement des ponts thermiques, ce qui évitera la formation de condensation à l’intérieur de l’enveloppe.

Une fois la dalle du sous-sol, les murs de fondation, la solive de rive, les murs et l’entretoit isolés selon les facteurs R minimaux exigés par la Partie 11 « Efficacité énergétique » du Code de construction du Québec, il importe d’assurer l’étanchéité à l’air du bâtiment. Bien que ceci puisse s’effectuer de différentes façons, l’une des plus performantes consiste à procéder de l’extérieur à l’aide de panneaux d’isolants rigides et de bien sceller toutes les ouvertures.

Avant de procéder à l’installation du revêtement extérieur, pourquoi ne pas effectuer un test d’infiltrométrie? Ceci permettra de détecter facilement les fuites d’air et d’apporter le correctif nécessaire avant d’achever l’ouvrage de l’enveloppe.

GÉRER L’EAU POTABLE

Contrairement à nos cousins Français, nous, les Québécois, n’avons pas l’habitude de gérer efficacement l’eau potable. D’une part, parce qu’elle nous est toujours apparue comme étant une ressource illimitée et d’autre part, parce qu’elle ne nous est pas facturée. Étant l’une de nos ressources naturelles les plus précieuses, sa gestion rigoureuse devient un incontournable dans une perspective de développement durable.

Plusieurs moyens, à petite ou grande échelle, peuvent être mis en œuvre pour gérer intelligemment la consommation et l’utilisation de l’eau potable. Il suffit d’étudier la question en fonction des besoins du bâtiment puisque ceux-ci diffèrent largement s’il s’agit d’une tour d’habitation, d’un triplex, d’une maison unifamiliale ou même d’un ensemble d’habitations.

L’installation d’appareils sanitaires sans eau ou à faible débit, la captation des eaux grises pour l’alimentation des appareils sanitaires, la conception d’un aménagement paysager ne nécessitant aucun ou très peu d’arrosage, l’utilisation de l’eau en circuit fermé comme mode de refroidissement des appareils de climatisation ou l’installation d’un capteur d’eau pour contrôler la consommation et assurer un suivi des besoins réels en eau sont toutes des options qui contribuent à la préservation de cette ressource naturelle inestimable.

GÉRER LES DÉCHETS AU CHANTIER

Les volumes de matières résiduelles engendrés par la construction et la rénovation sont phénoménaux. Le secteur résidentiel est particulièrement loin derrière en matière de gestion des déchets au chantier. Pourtant, il aurait beaucoup à gagner sur les plans économique et écologique.

Le recyclage des matériaux de construction est une bonne façon de diminuer les déchets. Les matériaux comme le bois et le métal peuvent très bien être intégrés à la reconstruction. Non seulement leurs propriétés physiques sont durables, mais ils sont esthétiquement intéressants et s’insèrent parfaitement dans un nouveau concept. Les blocs de béton ou les briques peuvent très bien servir à la reconstruction des murs, il suffit de prendre la peine de les démolir avec soin et de les entreposer adéquatement.

Effectuer le tri au chantier s’avère une méthode efficace pour réduire les déchets de construction. Au lieu du traditionnel conteneur à déchets pêle-mêle, il suffit d’utiliser trois conteneurs clairement identifiés: bois, métal, maçonnerie. Ces trois catégories de matériaux sont ceux ayant le meilleur potentiel de récupération et la plus grande capacité marchande, mais d’autres tris peuvent aussi être envisagés, comme le verre.

CHOISIR DE BONS MATÉRIAUX

Au moment de faire le choix d’un matériau, il importe de choisir le bon produit, mais aussi de considérer chacune des étapes de son cycle de vie : l’extraction de sa ressource première, sa fabrication, sa distribution, son utilisation et sa fin de vie.

La déclaration environnementale de produit (DEP) s’avère un outil efficace pour quiconque veut faire le choix du meilleur matériau possible. La DEP est un document standardisé qui regroupe les informations liées aux impacts environnementaux et à l’analyse du cycle de vie du matériau.

Ce document est réalisé conformément à un protocole établi et à la demande des manufacturiers ou des clients, mais vérifié par une tierce partie, permettant ainsi une saine transparence.

De façon générale, moins le matériau est transformé, plus il est considéré comme étant écologique. Par conséquent, il est préférable d’opter pour un parement de brique plutôt qu’un revêtement de vinyle ou de matières composites, et de privilégier une structure de bois, idéalement certifiée écologique.

Enfin, plusieurs options vertes sont envisageables pour promouvoir le développement durable, il importe de bien établir les balises du projet et d’y associer les meilleures pratiques. Il peut parfois être préférable de n’en mettre que quelques-unes en application, mais de bien les maîtriser.

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