Dépôts sauvages de résidus de CRD : un fléau invisible
Discrets mais destructeurs, les dépôts sauvages de résidus de construction, rénovation et démolition (CRD) s’accumulent dans des boisés, des terrains vagues, des zones industrielles. Hors de portée des regards, leurs conséquences demeurent cependant bien réelles.
C’est pourquoi le 3 octobre dernier, à Trois-Rivières, le 3RMCDQ, en collaboration avec l’APCHQ, l’ACQ et PurNat, a convié les citoyens, les entrepreneurs et les acteurs du secteur de la construction à participer au Grand nettoyage en mode circulaire. Cet événement visait à sensibiliser et à mobiliser les citoyens, les entrepreneurs et les institutions autour d’un enjeu environnemental trop souvent ignoré : les dépôts sauvages.
Des dépôts sauvages aux conséquences graves
En 2024, le gouvernement du Québec recensait plus de 1 000 dépotoirs sauvages sur le territoire. Et ce chiffre, déjà alarmant, est loin de refléter l’ampleur réelle du problème : il est impossible de localiser tous les sites clandestins, surtout ceux qui apparaissent et disparaissent au fil des années.

Les résidus de CRD abandonnés dans des lieux non surveillés comme les terrains boisés, les friches industrielles ou encore les zones rurales, représentent une menace réelle pour l’environnement et la santé publique. Ces dépôts sauvages peuvent contenir des matériaux contaminés, des substances toxiques et des déchets non triés qui risquent de :
- polluer les sols et les cours d’eau,
- nuire à la biodiversité locale,
- augmenter les risques d’incendie et de propagation de maladies,
- engendrer des coûts importants pour les municipalités.
Au-delà de leur impact écologique, ces dépôts reflètent un manque de traçabilité dans la gestion des matières résiduelles du secteur en construction.
Une responsabilité partagée
La lutte contre les dépôts sauvages ne peut reposer uniquement sur les autorités publiques. Elle nécessite une mobilisation collective. Le rôle des citoyens est de signaler les sites problématiques et adopter des pratiques de rénovation responsables. Pour les entrepreneurs, ceux-ci ont le pouvoir de sélectionner des transporteurs aux pratiques exemplaires, d’intégrer le tri à la source, le réemploi et la valorisation dans leurs pratiques. Et enfin, les institutions peuvent soutenir des infrastructures de gestion des matières résiduelles pour accroître le niveau de circularité et renforcer la réglementation afin de favoriser la valorisation plutôt que l’enfouissement.
Comment rendre un chantier circulaire ?
Face à la problématique des dépôts sauvages de résidus CRD, l’économie circulaire s’impose comme une réponse structurante et pérenne. Contrairement au modèle linéaire traditionnel — extraire, construire, jeter — la circularité repose sur une logique de préservation des ressources, de valorisation des matières et de réduction des impacts environnementaux.
Pour le secteur de la construction, cela signifie repenser chaque étape du cycle de vie des matériaux. Dès la phase de conception, il est possible d’anticiper le tri, le réemploi et la récupération. Sur les chantiers, cela se traduit par des pratiques concrètes.
Parmi ces pratiques, on retrouve le tri à la source des résidus de construction, qui permet de séparer efficacement les matériaux recyclables des déchets. L’identification des matériaux réutilisables joue également un rôle clé, en facilitant leur valorisation dans de futurs projets. La collaboration avec des centres de tri certifiés par RECYC-QUÉBEC garantit une gestion responsable des matières résiduelles, tout en assurant leur traçabilité. Enfin, l’intégration de matériaux recyclés dans de nouvelles constructions contribue à limiter l’extraction de ressources vierges et à réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à la fabrication de matériaux neufs.
Pour prendre en charge la gestion de vos résidus de CRD, l’APCHQ met à votre disposition une trousse complète comportant une série d’outils pour vous aider à mieux planifier et organiser la gestion des résidus de CRD. Cliquez ici pour accéder à la trousse Trousse : gestion des résidus | APCHQ

Conclusion : un geste local, un impact global
Le Grand nettoyage en mode circulaire à Trois-Rivières était bien plus qu’un événement ponctuel. Il s’inscrivait dans une démarche de transformation durable du secteur de la construction. En y participant, les citoyens, les entrepreneurs et les institutions ont posé un geste concret en agissant directement sur la réduction de l’impact des résidus de CRD sur l’écosystème qui les entourait.
Inscrivez-vous dès maintenant à notre formation sur la gestion des résidus de construction, rénovation et démolition (CRD) en chantier ici : Gestion des résidus de construction, rénovation et démolition (CRD) en chantier | Lära LMS
[1] Radio-Canada OHdio. (2025, 25 septembre). Dépotoirs illégaux : pourquoi sont-ils si nombreux et que peut-on faire ? Émission Moteur de recherche, animée par Matthieu Dugal. [Balado]
