Rénovation Technique

Comment améliorer l’efficacité énergétique d’une habitation?

Marco Lasalle
Écrit par Marco Lasalle

Auparavant, la consommation énergétique domiciliaire était saisonnière. L’hiver, on chauffait, et l’été on ouvrait les fenêtres. Maintenant, comme on ne se limite plus à chauffer l’hiver, la consommation énergétique est sollicitée pendant les quatre saisons : on climatise l’été, en plus de chauffer la piscine, le spa, le garage…

Avec l’augmentation des coûts de l’énergie (gaz, mazout, bois et électricité), plusieurs désirent apporter des améliorations énergétiques à leur résidence afin de réduire leurs factures.

Il est valable et rentable d’effectuer des travaux dans le but d’améliorer l’efficacité énergétique. Par contre, il est important de bien évaluer les besoins réels (les déficiences à corriger) et de ne pas tomber dans le piège du tape-à-l’oeil de la dernière nouveauté sur le marché.

Évaluer tous les critères

Une maison avec une isolation supérieure ne veut pas nécessairement dire maison plus confortable et facile à chauffer. Le niveau d’isolation n’est qu’un des éléments qui permet d’atteindre une efficacité satisfaisante. Afin de maximiser le rendement de l’intervention, il faut évaluer d’autres critères tout aussi importants et complémentaires : le niveau d’isolation, le taux d’humidité constant, les courants d’air et l’efficacité et la désuétude des appareils de chauffage. Cette liste n’est pas exhaustive, mais tout entrepreneur sérieux devrait minimalement valider ces éléments avant d’établir ses cibles d’intervention.

Exemple type d’un système de ventilation principal non combiné à une installation de chauffage à air pulsé.

Il est possible d’avoir une bonne idée des principales défaillances énergétiques selon la période de construction d’une habitation. Un entrepreneur chevronné devrait être en mesure de connaître celles-ci.

En prenant en considération ces caractéristiques générales, il est possible d’avoir un bon aperçu de ce qui est hautement requis et de ce qui est accessoire comme intervention.

Les vieilles maisons ont généralement besoin d’augmenter l’isolation et l’étanchéité à l’air. Miser seulement sur l’augmentation de l’isolation diminuerait grandement l’efficacité de l’installation. Dans le Grand Nord par exemple, pour se garder au chaud, il n’est pas suffisant de porter uniquement un chandail de laine plus épais pour être confortable, il faut également couper le vent.

Lorsque l’on travaille avec des mousses plastiques, il est facile d’améliorer la performance du système d’étanchéité à l’air tout en augmentant le niveau d’isolation. Il s’agit d’appliquer l’isolant en scellant les joints avec du ruban et les jonctions avec du scellant acoustique.

Le premier endroit où il faut augmenter l’isolation est l’entretoit. L’accès y est facile sans démolition et le rendement coût/bénéfice est le plus élevé. Par contre, attention de ne pas bloquer l’entrée d’air des soffites!

Prioriser l’installation d’un échangeur d’air

Un système d’échangeur d’air n’est efficace que s’il y a un système pare-air efficace dans la maison. Ainsi, une maison antérieure aux années 1980 pour laquelle il n’y a pas eu d’amélioration notable au niveau de l’étanchéité à l’air n’a aucun avantage à ajouter un système d’échangeur d’air.

Installer un système d’échangeur d’air dans une habitation n’ayant pas une étanchéité à l’air minimale est aussi utile que de mettre un verre d’eau dans un aquarium pour faire boire son poisson!

Par contre, puisque bon nombre de ces bâtiments sont dotés d’un système de chauffage central, plusieurs ajoutent un échangeur d’air, les conduites de ventilation étant déjà en place. Or, il s’agit de bâtiments généralement trop secs et comme les échanges d’air s’effectuent au travers de l’enveloppe à chaque coup de vent, l’investissement ne rapporte rien. Ni en confort, ni en rendement.

Installer un système d’échangeur d’air dans un bâtiment datant de 1983 à 2012 peut toutefois être une excellente option pour diminuer les coûts de chauffage et assurer le confort des occupants. Ces constructions avec une isolation respectable ont surtout besoin d’apport d’air frais. Celles-ci peuvent être trop hermétiques et l’air vicié accumule chaleur et humidité.

L’eau est l’une des matières nécessitant le plus d’énergie pour monter d’un degré. Donc, plus l’air d’une habitation est humide, plus celle-ci doit consommer de l’énergie pour être chauffée. Il faut donc moins d’énergie pour maintenir un bâtiment à une température de 20 oC lorsque l’humidité relative est de 40 % que lorsqu’elle est de 80 %.

Si les occupants ont de la difficulté à abaisser le taux d’humidité en période de chauffe et qu’il y a présence excessive de condensation sur les fenêtres, l’ajout d’un échangeur d’air récupérateur de chaleur pourrait être rentable tout en ajoutant du confort.

Finalement, nous ne pouvons pas encore compter sur une indépendance énergétique. Les générateurs éoliens, les panneaux solaires et les autres systèmes du genre peuvent sembler être des options intéressantes (et le sont lorsque le bâtiment est déjà performant). Mais, avant d’y songer, il est important de mettre le bâtiment à un niveau minimal de performance.

Voici un concept de base important : il est beaucoup plus rentable d’économiser un kilowattheure que d’en produire un. Cela signifie que l’investissement requis pour économiser un kilowattheure est toujours moins élevé que celui pour en produire un.

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