L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) prend acte de l’annonce du maintien du taux directeur par la Banque du Canada ce matin, qui demeure à 2,75 %.
Malgré de nombreux indicateurs démontrant la faiblesse de l’économie, la Banque du Canada a décidé de ne pas baisser son taux directeur, en raison d’une poussée de l’inflation fondamentale en avril. Excluant les coûts d’énergie, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 2,9 %, soit le taux le plus élevé dans la dernière année. Rappelons que la capacité de la Banque du Canada à stimuler la croissance économique est limitée dans un contexte de conflit commercial. Le nouveau gouvernement fédéral doit collaborer avec les provinces pour instaurer des mesures innovantes qui relanceront notre économie et répondront aux besoins urgents en habitation.
– David Goulet, directeur du Service économique de l’APCHQ.
Les Canadiens ressentent de plus en plus les effets de la politique américaine
En avril 2025, le nombre d’emplois au Canada est resté stable malgré une hausse du taux de chômage. Ce phénomène s’explique par l’embauche temporaire de milliers de personnes pour les élections fédérales, sans quoi le nombre d’emplois aurait diminué. On note également une perte de 31 000 emplois dans le secteur de la fabrication manufacturière, un secteur hautement exposé aux aléas de la politique économique américaine. Le dernier sondage de la Banque du Canada sur la confiance des entreprises révèle que les perspectives d’embauche au cours des prochains mois sont faibles, ce qui laisse présager d’autres augmentations du taux de chômage.
Les volumes de vente au détail ont été relativement stables au premier trimestre de 2025, mais cela pourrait rapidement changer. Les sondages indiquent que les ménages comptent diminuer leur consommation par crainte pour leur sécurité d’emploi et leur santé financière. Les intentions d’achat d’une propriété ont également diminué par rapport au trimestre précédent. L’accélération de l’inflation, qui est passée de 2,5 % en mars à 2,9 % en avril, si l’on exclut les coûts d’énergie, risque également de faire pression sur les dépenses des ménages.
Dans ce climat d’incertitude, la Banque du Canada se trouve dans une position délicate, car elle doit maintenir l’inflation autour de 2 %. La baisse de la demande devrait faire ralentir la croissance des prix à long terme, ouvrant la porte à de futures baisses du taux directeur pour contrer le ralentissement économique.